Note d'intention

Depuis les années 1960 le monde agricole a été bouleversé et des changements drastiques ont eu lieu dans les modes de production, de transformation, de conditionnement et de commercialisation des denrées alimentaires dans un monde de plus en plus mondialisé ; avec comme conséquence la disparition pure et simple des « paysans », pour laisser place à une industrie agroalimentaire englobant des agriculteurs prisonniers d’un système productiviste. 

« Les AMAP, la Bio et les circuits courts apparaissent de plus en plus dans les médias comme dans nos assiettes – l’opinion publique est acquise. Si chaque consommateur change ses habitudes alimentaires, si chaque agriculteur se forme à l’agroécologie, alors la victoire est au bout de la fourchette. » 

Ceci est une fable. 

L’appel à la responsabilité individuelle, ce “chacun doit faire sa part”, ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement au moindre coût, une machine à confisquer les savoirs et savoir-faire, à enrichir les industries technologiques, à déshumaniser.

En dépit d’une sur-exposition médiatique bien ficelée, d’effets de communication bien rodés, et d’images d’Épinal rabâchées, les alternatives, aussi incroyablement riches soient-elles, s’avèrent totalement inoffensives face au complexe agro-industriel, plus prédateur que jamais. La destruction de nos écosystèmes, de nos ressources vitales, notre dépendance alimentaire et la baisse dramatique des effectifs d’agriculteurs poursuivent leur progression à grande vitesse.

Que faire alors ?

La tâche est immense et incontournable.

Mettons-nous à table pour construire les jours où nous mangerons toutes et tous la nourriture dont nous aurons décidé ensemble les moyens de sa production.

Un collectif composé d’une coopérative de producteurs, de citoyens, d’associations et d’organismes institutionnels font appel à l’Atelier paysan qui lutte pour la mise en œuvre effective d’une politique agricole radicalement émancipatrice pour tous et toutes, producteurs et consommateurs.

Afin d’établir un constat commun et de s’organiser localement pour notre autonomie politique et alimentaire, nous proposons deux jours de rencontres à Neufchâteau, à l’Espace 29. Ces rencontres seront l’occasion d’échanger, de constater, de réfléchir, puis de mettre en place collectivement des mesures concrètes immédiates et des moyens de lutte capables de participer à changer radicalement l’agriculture et son monde.